La transition énergétique, bien qu’essentielle pour lutter contre le changement climatique et réduire notre dépendance aux énergies fossiles, exerce des impacts significatifs sur nos écosystèmes, notamment sur nos lacs. Ces milieux aquatiques, qui abritent une biodiversité unique et jouent un rôle crucial dans la régulation des cycles biogéochimiques, sont à la croisée des chemins. La mise en place d’infrastructures pour les énergies renouvelables, l’augmentation des pollutions liées aux nouvelles technologies et les modifications des ressources en eau sont autant de défis auxquels ils font face. Comprendre ces impacts est crucial pour préserver la santé de nos lacs et garantir un équilibre entre les besoins énergétiques humains et la protection de notre environnement.
L’importance de la transition énergétique
La transition énergétique vise à réduire notre dépendance aux combustibles fossiles et à promouvoir des sources d’énergie plus durables. Cependant, cette transformation implique la mise en place d’infrastructures massives, telles que des parcs d’éoliennes, des panneaux solaires et des véhicules électriques. Ces projets reposent sur une forte demande en minéraux critiques, principalement des métaux rares, qui doivent être extraits de la nature.
Les conséquences écologiques des nouvelles mines
Dans des régions riches en minéraux comme le Canada, et plus spécifiquement au Québec, l’exploitation minière nécessaire à cette transition peut avoir des effets néfastes sur l’environnement. Les territoires de l’exploitation minière s’étendent souvent sur des terres autochtones, où les changements climatiques fragilisent de plus en plus les écosystèmes locaux.
Les activités minières entraînent des rejets de métaux dans les écosystèmes aquatiques, ce qui peut avoir des répercussions sur les lacs et rivières voisins. Par exemple, lors de l’extraction de terres rares, des métaux radioactifs comme l’uranium et le thorium peuvent également se retrouver dans l’environnement.
Impact sur la biodiversité et la qualité de l’eau
Les polluants libérés par les mines affectent durement la qualité de l’eau et la biodiversité aquatique. Beaucoup de nouveaux métaux n’ont pas encore été suffisamment étudiés par les écotoxicologues, rendant difficile pour les gouvernements d’établir des critères de qualité de l’eau appropriés. La recherche continue, avec l’utilisation d’outils comme les larves aquatiques et le zooplancton, est essentielle pour mieux comprendre et détecter ces polluants.
L’hydroélectricité et ses impacts
Le développement de centrales hydroélectriques est souvent privilégié pour répondre à la demande en énergie verte. Cependant, ces installations modifient le régime hydrologique des rivières et peuvent avoir des conséquences écologiques majeures, notamment en stimulant la production de méthylmercure, une neurotoxine produite par l’activité microbienne en zones pauvres en oxygène.
De plus, les petites centrales hydroélectriques, bien que courantes, sont rarement étudiées. Leur impact cumulatif sur les écosystèmes aquatiques pourrait surpasser celui des grandes centrales à réservoirs, contribuant de manière significative à la pollution des lacs et des rivières.
La collaboration avec les communautés autochtones
Étant donné que de nombreuses mines et centrales sont situées sur des terres autochtones, il est crucial de nouer des partenariats solides avec les communautés locales. Les projets de cocréation des savoirs permettent d’inclure les communautés autochtones dans la recherche et de partager directement les résultats avec elles.
Ces collaborations peuvent inclure divers programmes éducatifs comme des camps des savoirs, où les jeunes membres des communautés sont invités à faire de la science aux côtés des chercheurs tout en découvrant les savoirs traditionnels transmis par leurs aînés.
Vers une transition énergétique inclusive
En travaillant conjointement avec les communautés locales, l’industrie et les gouvernements, il est possible de mener une recherche inclusive et collaborative. Cela permet de suivre de près l’impact de la transition énergétique sur les écosystèmes aquatiques et d’adopter des solutions pour minimiser les effets négatifs, tout en progressant vers un avenir plus durable.