L’agriculture en Bretagne est au cœur de nombreux enjeux économiques et environnementaux, mais elle fait face à un défi majeur : la pression foncière croissante. Les agriculteurs, déjà confrontés à des conditions de travail parfois difficiles, voient leurs terres agricoles menacées par l’urbanisation galopante, l’extension des infrastructures et la spéculation immobilière. Cette situation compromet non seulement la pérennité des exploitations, mais aussi la diversité des paysages et la sécurité alimentaire de la région. Le besoin de repenser l’utilisation et la réglementation des terres s’affirme ainsi comme une priorité pour préserver les atouts agricoles de la Bretagne tout en garantissant un avenir viable pour ses agriculteurs.
Un Défi Complexe pour les Agriculteurs
Face à la pression foncière croissante en Bretagne, l’installation agricole devient un défi de plus en plus complexe. La quête de terres agricoles se heurte à plusieurs obstacles, notamment l’inadéquation entre l’offre et la demande, une concurrence accrue et une grande diversité de profils et de projets parmi les candidats.
Une Demande en Forte Augmentation
En 2023, le Point Accueil Installation en Bretagne a enregistré les demandes de 317 individus en quête de terres agricoles. Ces candidats, aux profils et projets variés, doivent tous faire face à la réalité d’un marché foncier extrêmement compétitif. Marie-Isabelle Le Bars, chargée de mission installation et transmission à la chambre régionale d’agriculture, note la complexité du suivi de ces demandes, allant de ceux qui n’aboutissent pas à ceux qui s’installent sans assistance, changent d’avis ou déménagent.
Un Déséquilibre entre Offre et Demande
Actuellement, la chambre régionale d’agriculture de Bretagne dénombre 773 demandes de candidats à la recherche de terres, réceptionnées entre 2022 et 2023. Toutefois, le défi persiste en raison d’un décalage significatif entre l’offre et la demande. Ce paradoxe est caractérisé par un manque de foncier pour certains candidats, tandis que certaines parcelles disponibles manquent de candidats.
Une Mobilité Géographique Variable
Le déséquilibre se manifeste aussi dans la mobilité géographique des porteurs de projets. De nombreuses demandes sont concentrées autour des villes et des zones côtières. Les requêtes se concentrent souvent sur des cultures végétales, souvent associées à de petites surfaces, tandis que de nombreuses offres de reprise d’élevage restent sans réponse.
Les Coûts et la Rentabilité en Question
D’autre part, la faible demande d’installation en association soulève des questions sur les coûts potentiels liés à une reprise, tels que la transformation ou la mise aux normes des bâtiments, ainsi que la rentabilité des exploitations à reprendre. Ces aspects financiers constituent des obstacles majeurs pour de nombreux candidats.
Le Choc des Générations
Marie-Isabelle Le Bars souligne également le “choc des générations”, un phénomène où les cédants ressentent une divergence dans les projets lorsqu’ils cèdent leurs exploitations. Cette dynamique complexe entre l’offre de terres et les aspirations des candidats met en lumière la nécessité de solutions innovantes pour surmonter les défis de l’installation agricole en Bretagne.
Vers des Solutions Innovantes
Pour répondre à ces enjeux, plusieurs pistes peuvent être explorées :
- Optimisation de l’offre foncière : Créer des dispositifs pour mieux aligner l’offre et la demande.
- Facilitation des associations : Encourager les partenariats et les installations en association pour réduire les coûts initiaux.
- Accompagnement personnalisé : Offrir un suivi personnalisé aux candidats pour maximiser leurs chances de réussite.
En somme, la pression foncière en Bretagne représente un défi majeur, mais des solutions innovantes pourraient permettre de relever ces obstacles et de faciliter les installations agricoles durables.
