Le ralentissement de l’industrie en Allemagne et en France contraste avec le soutien de l’Europe du Sud

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Le ralentissement de l’industrie en Allemagne et en France contraste avec le soutien de l’Europe du Sud. L’économie européenne est marquée par des disparités de performance entre les pays, avec une dynamique industrielle variable qui influence les perspectives de croissance de chaque région.

Des résultats préoccupants en Allemagne et en France

Les deux principales économies de la zone euro, l’Allemagne et la France, affichent des résultats pour le moins inquiétants dans le secteur manufacturier. Les chiffres du mois dernier montrent un ralentissement significatif avec un indice PMI à 46,2 points pour la France et seulement 41,9 pour l’Allemagne.

Cette situation est d’autant plus troublante que ces deux pays sont traditionnellement perçus comme les moteurs de la croissance industrielle européenne. Une telle performance révèle une baisse de la production, des nouvelles commandes ainsi qu’un allongement des délais de livraison. Ces résultats ont des conséquences immédiates sur l’emploi et la confiance des entreprises, qui atteint cependant son plus haut niveau depuis un an.

Les performances remarquables de l’Europe du Sud

À l’inverse, des nations comme l’Espagne et l’Italie émergent comme les nouveaux piliers de l’industrie européenne. L’indice PMI de l’Espagne est monté à 51,4, son plus haut niveau depuis 20 mois, tandis que celui de l’Italie s’établit à 50,4 points. La performance la plus spectaculaire revient à la Grèce avec un indice PMI atteignant 56,9.

Selon le rapport de S&P, ces pays montrent des signes de dynamisme positif avec une production et des nouvelles commandes en hausse. Ceci se traduit également par une augmentation des volumes d’achat et des embauches dans les entreprises espagnoles, en particulier.

L’impact du ralentissement sur la zone euro

Malgré les bonnes performances de certains pays, la zone euro dans son ensemble n’a pas encore retrouvé le chemin de la croissance durable. L’économiste en chef de la Hamburg Commercial Bank indique que les économies de l’Allemagne et de la France agissent comme des “cylindres hors service”, freinant ainsi l’ensemble de la zone.

Le maintien d’un secteur manufacturier en récession pendant plusieurs mois préoccupe particulièrement. Les prévisions pour la zone euro restent sombres avec peu d’espoir de reprise immédiate, surtout à cause du manque de dynamisme industriel en Allemagne et en France.

Les défis spécifiques de l’Allemagne

En Allemagne, la situation économique est qualifiée de “malade” par l’institut Ifo. Les prévisions de croissance ont été revues à la baisse, avec une estimation de 0,1 % de croissance pour l’année 2023. Les perspectives restent pessimistes avec des responsables déclarant que les perspectives sont “terriblement mauvaises”.

Pour redresser la barre, l’Allemagne doit entreprendre des réformes fiscales pour rendre son secteur industriel plus compétitif et répondre aux défis posés par les tensions géopolitiques et les disruptions dans les chaînes d’approvisionnement.

Les préoccupations pour la France

La France fait face à un ensemble de problèmes économiques tout aussi complexes. La situation budgétaire est critique, avec un déficit de 154 milliards d’euros, soit 5,5 % du PIB, et une dette publique qui dépasse les 110,6 % du PIB.

Les recettes publiques en baisse et une contraction des dépenses exercent une pression supplémentaire sur l’économie française. Les prévisions de croissance ont été constamment revues à la baisse, avec peu de chances d’atteindre l’objectif de croissance de 1 % pour la fin de l’année.

Vers un redressement espéré au second semestre

Les experts restent prudemment optimistes quant à un redressement de la situation au second semestre de l’année 2023. Cependant, cela dépendra largement de l’évolution de la situation géopolitique et des tensions dans les chaînes d’approvisionnement.

En attendant, les regards restent tournés vers l’Allemagne et la France. Un rebond de leur secteur manufacturier serait crucial pour toute reprise économique durable de la zone euro.