Manger beaucoup le soir fait-il grossir ?

Manger le soir

L’idée selon laquelle il faut “manger un petit-déjeuner de roi, un déjeuner de prince et un dîner de pauvre” reste profondément ancrée dans les mentalités. Ce dicton repose sur la croyance que les calories consommées en début et milieu de journée seraient majoritairement brûlées, tandis que celles prises en soirée seraient directement stockées, contribuant à la prise de poids. Pourtant, ce raisonnement simpliste ne reflète pas la réalité scientifique.

Ce qui compte vraiment : l’équilibre énergétique global

La perte ou la prise de poids ne dépend pas de l’heure à laquelle on mange, mais de l’équilibre entre les apports et les dépenses énergétiques sur l’ensemble de la journée. Peu importe que les calories soient consommées le matin, à midi ou le soir, le facteur déterminant reste leur total par rapport aux besoins énergétiques journaliers.

Prenons un exemple concret : une personne ayant un besoin énergétique quotidien de 2200 kcal peut tout à fait maintenir un poids stable en répartissant ses apports différemment. Si elle ne prend pas de petit-déjeuner, consomme 850 kcal au déjeuner, 300 kcal dans l’après-midi et 1050 kcal au dîner, son poids restera inchangé tant que la balance énergétique est respectée.

L’importance des sensations de faim et de satiété

Pour une alimentation équilibrée, il est essentiel d’écouter son corps. Notre organisme est conçu pour nous envoyer des signaux de faim et de satiété. Ces mécanismes naturels nous orientent également vers des aliments spécifiques lorsque certains macronutriments ou micronutriments sont nécessaires. Être attentif à ces signaux permet d’adopter un comportement alimentaire principalement sensoriel, guidé par nos besoins physiologiques.

En revanche, un comportement alimentaire influencé par des règles diététiques trop rigides peut entraîner une approche rationnelle et cognitive de l’alimentation. Par exemple, suivre aveuglément des conseils comme “manger à telle heure” ou “éviter tel aliment” risque de provoquer une restriction cognitive, parfois associée à un régime purement intellectuel et à des frustrations inutiles. À l’opposé, une alimentation dictée par des émotions extra-alimentaires (par exemple, manger pour apaiser un stress ou une colère) peut mener à des excès ou à un déséquilibre.

Une alimentation adaptée et flexible

Il n’existe pas de règle universelle sur la répartition des repas. Les besoins alimentaires varient non seulement d’une personne à l’autre, mais aussi selon les circonstances : un déjeuner copieux peut réduire l’appétit au dîner, tandis qu’une journée plus active que d’habitude peut augmenter les besoins énergétiques.

L’idéal est donc de rester à l’écoute de son corps, d’adopter une approche flexible et de privilégier une alimentation équilibrée, sans se laisser influencer par des idées reçues. Votre comportement alimentaire devrait être adapté à vos besoins personnels, à votre niveau d’activité physique et à vos sensations, plutôt qu’à des dogmes diététiques rigides.

En somme, l’heure des repas n’a pas d’impact direct sur la prise ou la perte de poids. Ce qui compte réellement, c’est la qualité et la quantité des aliments consommés, ainsi qu’une attitude bienveillante et attentive envers votre corps et ses besoins.