L’approche de la thérapie brève, développée par le Mental research Institute (MRI) est née de la rencontre fortuite de plusieurs esprits incroyablement créatifs qui ont abouti à une forme de psychothérapie dont l’objectif principal était de rendre la thérapie plus efficace et plus effective.
Genèse de la thérapie brève
La thérapie brève dite systémique est né d’un projet de recherche sur la communication entrepris par l’anthropologue Gregory Bateson qui a rapidement impliqué le travail de l’hypnothérapeute Milton H. Erickson et du psychiatre Don Jackson.
John Weakland, Jay Haley, Paul Watzlawick et Richard Fisch ont commencé à publier les idées issues des premiers résultats de la recherche et, ce faisant, ont élaboré un ensemble particulier d’hypothèses sur la formation et la résolution des problèmes humains qui diffèrent considérablement des modèles de traitement traditionnels de l’époque.
D’autres améliorations apportées par l’application clinique de ces méthodes ont abouti à un modèle de traitement qui a été un pionnier du mouvement de la psychothérapie brève. Elle est fondée sur une façon non normative et non pathologique de voir les gens qui ont des problèmes ; elle examine les gens dans le contexte de leur situation de vie ; elle résiste à l’idée de résistance des clients, elle met l’accent sur l’utilisation du langage, de la communication ; et elle cherche à amplifier les actifs et les ressources des clients et à minimiser leurs responsabilités et les lacunes.
La méthode, une vision systémique
Les thérapeutes systémiciens supposent une volonté d’être un agent de changement actif pour le bénéfice de leurs clients. Ils acceptent la responsabilité de créer une atmosphère de respect, de patience et de créativité dans laquelle les clients peuvent trouver d’autres façons de penser et de se comporter. Ils prescrivent généralement une série de tâches à accomplir qui aboutiront à la résolution ou, à tout le moins, à l’atténuation de la situation problématique pour laquelle le client a initialement demandé de l’aide. Ces tâches consistent en une combinaison de façons de penser et d’agir qui sont conçues pour augmenter la probabilité que le client soit soulagé d’un problème douloureux.
L’une des principales tâches d’un praticien en thérapie brève est de trouver des moyens d’interpréter les problèmes présentés par le client afin de trouver une solution. Les thérapeutes se renseignent sur les aspects systémiques interactionnels d’un problème, le contexte ou l’environnement dans lequel le problème survient, les personnes impliquées dans la situation problématique et les façons dont le client a tenté de résoudre le problème jusqu’ici.
Une autre tâche très importante est d’identifier et d’avoir accès aux personnes qui sont les plus intéressées et disposées à travailler pour changer la situation problématique. L’idée ici est de consacrer la majeure partie du temps et des efforts thérapeutiques à travailler avec la personne qui est la plus investie dans le processus de changement. Les thérapeutes trouvent des moyens de faire appel aux valeurs et aux croyances de cette personne afin qu’elle s’engage dans des activités et/ou qu’elle modifie son comportement d’une manière susceptible de changer la situation problématique.
Une troisième tâche sur laquelle les thérapeutes en thérapie brève se concentrent brièvement est l’établissement d’objectifs de traitement clairs, concrets et réalisables. Ils collaborent avec la personne pour déterminer ce qu’il ou elle espère tirer du traitement et quand elle saura qu’elle est prête à gérer sa vie par elle-même, ce qui suppose de mettre l’accent sur le présent du patient et les possibilités pour son avenir plutôt que son passé.
La quatrième tâche sur laquelle les thérapeutes se concentrent est le développement de façons d’intervenir dans la façon dont le problème présenté est traité à l’heure actuelle. Ceci est basé sur l’hypothèse centrale que l’un des principaux objectifs de la psychothérapie est d’inciter les clients à changer la façon dont un problème est traité. Une telle intervention est le résultat d’un examen attentif et réfléchi de nombreux facteurs entourant la situation problématique et implique l’utilisation d’une variété de compétences.
Une dernière tâche pour le thérapeute est de trouver des moyens de se retirer de la vie du client de manière à ce que le client ait confiance en sa propre capacité à fonctionner efficacement sans le thérapeute.
Les aptitudes du thérapeute
Ce modèle de traitement offre aux cliniciens l’occasion de travailler d’une manière positive et orientée vers un but que les clients trouvent utile et que les thérapeutes trouvent stimulante et satisfaisante. Il demande aux cliniciens d’acquérir des aptitudes à l’observation, la capacité de voir les choses sous divers angles et d’apprécier les vastes ressources que les clients apportent avec eux à la thérapie. Bien qu’il s’agisse d’un modèle de traitement simple, il n’est en aucun cas facile à maîtriser. Elle exige des cliniciens qu’ils sortent de leur cadre de référence habituel pour trouver des solutions créatives à des problèmes humains difficiles. Il les récompense avec un plus grand sentiment d’accomplissement et une plus grande satisfaction de la clientèle. Dans le monde en constante évolution de la santé mentale, ce n’est pas rien.